jeudi, avril 25, 2024

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L’incrédulité ou le déni envers les crises écologiques

En plus de la faible conscientisation des individus et de l’imperceptibilité partielle de la dégradation écologique, il existe une certaine incrédulité, voire un déni, vis-à-vis des transformations que l’humanité impose à la nature. C’est principalement le cas du réchauffement planétaire. Au-delà de l’origine anthropique du phénomène qui est contestée, c’est le réchauffement même qui est remis en questions par une fraction de la population. Les autres crises écologiques sont moins médiatisées, mais elles subissent le même type de déni de la part de nos contemporains. Il semble en effet difficile pour certains d’admettre que la civilisation puisse ainsi altérer la planète dans sa globalité et/ou que les transformations qu’on lui impose représentent une réelle menace pour la santé humaine et l’économie.

Cette incrédulité partage des similitudes avec certaines idées reçues ou croyances qui ont cours dans nos sociétés, par exemple celle selon laquelle l’eau embouteillée est plus sûre que l’eau du robinet. Ce scepticisme est aussi du même ordre que la difficulté qu’éprouvent certaines nouvelles théories scientifiques à se faire accepter par la société, comme ce fut le cas pour théorie héliocentrique du monde de Copernic ou la théorie de l’évolution. Cette résistance ou cette difficulté à adhérer aux théories scientifiques est due en bonne part à leur aspect novateur et précurseur qui bouscule les idées communément admises, mais elle est exacerbée lorsqu’elles heurtent des croyances religieuses ou des idéologies. Cette résistance a aussi pour origine une culture scientifique généralement insuffisante dans la population générale alors que la société actuelle est largement fondée sur un fonctionnement technoscientifique et dans laquelle les connaissances évoluent rapidement.

Il résulte notamment de cette incrédulité vis-à-vis de l’impact de la « machine humaine » une déficience dans l’appréhension de la globalité des dégradations, qui conduit à ne considérer les problèmes environnementaux que de façon partielle et morcelée. C’est ainsi que lorsque Paris se retrouve plongée dans un smog épais à l’hiver 2014, la population a exigé des mesures ponctuelles du gouvernement afin d’y remédier (gratuité des transports en commun, circulation alternée) plutôt que de réclamer la transformation sociétale profonde qu’une telle situation et sa résolution requièrent.

L’incrédulité ou le scepticisme incite de façon générale des individus à vouloir minimiser ou tout simplement à ignorer les conséquences ou l’ampleur de problèmes environnementaux, par exemple l’impact de la pollution ou les conséquences de certaines opérations ou projets comme le développement d’une mine, l‘exploitation intensive d’une monoculture ou l’abattage d’arbres. Les motivations ne résident donc pas nécessairement dans la négation d’une théorie scientifique nouvelle mais plutôt dans la réfutation d’arguments écologiques ou de données scientifiques. Il existe aussi des motivations tout simplement plus condamnables, par exemple des raisons bassement économiques, le désir de favoriser des intérêts particuliers ou personnels, voire simplement pour le plaisir d’afficher une opposition systématique contre le gouvernement ou de contester les environnementalistes.

 

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