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Les résultats de la recherche en science de la soutenabilité

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Pour la création d’un institut national de l’environnement du Québec

Cet article est paru le 29 avril dans le Journal de Montréal

Comme l’illustre l’Institut national de la santé publique (INSPQ), la science est une sage conseillère pour les gouvernements, notamment en cas de crise. Nous avons besoin d’un organisme équivalent pour les soutenir en matière d’environnement et de résilience.

Depuis le début de la pandémie, le gouvernement Legault fait appel à la science pour gérer la crise. Contrairement au président étatsunien, le premier ministre François Legault s’est dès le début appuyé sur les conseils du directeur de l’INSPQ, Horacio Arruda, et des scientifiques qui l’entourent. La science a été notamment sollicitée pour donner des prévisions quant à la propagation de l’épidémie.

Il ne se passe pas de journée où l’on n’entende pas parler des divers aspects scientifiques du coronavirus, de la maladie et de l’importance du recours à la science pour conseiller les politiciens. Il y a un éveil collectif sur le rôle que la science peut avoir pour contribuer positivement aux décisions politiques. Et pour cause, elle peut documenter, trouver des solutions et éclairer de manière objective les enjeux auxquels les sociétés font face. Elle peut aider à anticiper, sinon prévenir, les futures situations d’urgence.

Pourtant, alors que depuis des années les scientifiques enjoignent les gouvernements d’adapter leurs politiques pour limiter le réchauffement planétaire ou protéger les écosystèmes, les décideurs semblent réfractaires. Curieusement, quand il s’agit d’environnement, les scientifiques sont largement ignorés, même si au fond il s’agit d’assurer la résilience et la prospérité de la société.

Moins soudaine qu’une crise pandémique, l’urgence climatique est tout autant menaçante aux plans sanitaire, social et économique. Les scientifiques ont identifié huit menaces environnementales urgentes, dont les changements climatiques, l’érosion de la biodiversité, la pollution atmosphérique ou l’acidification des océans. Les deux premières ont déjà dépassé les seuils identifiées comme sécuritaires, et d’autres le feront prochainement. Le dépassement de ces limites menace le fonctionnement même des sociétés, une réalité complètement éludée au niveau étatique.

Il apparaît opportun et nécessaire de créer une agence nationale de l’environnement du Québec, le pendant de l’INSPQ pour l’environnement et la résilience sociétale. Une telle agence aurait pour mandat de conseiller le gouvernement sur des orientations à long terme, de développer les connaissances et les compétences, de proposer des stratégies ainsi que des actions intersectorielles susceptibles d’améliorer la qualité de l’environnement, la résilience des écosystèmes et de la population, et atténuer le réchauffement planétaire.

Une telle institution pourrait soutenir les ministères clés comme le Ministère des finances, le Ministère de l’économie et de l’innovation, le Ministère de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques, et le Ministère de la santé et des services sociaux. Elle serait complémentaire à l’INSPQ, dont la mission est de conseiller le gouvernement en termes sanitaires, et au Scientifique en chef Rémi Quirion dont le mandat consiste à conseiller le gouvernement en matière de recherche scientifique.

Les politiques publiques ont tout à gagner à se référer aux scientifiques pour intégrer les questions de soutenabilité, avec une vision à long terme et objective, et ce au bénéfice de la collectivité et dans le respect de la justice sociale.

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