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Rapport du GIEC : les chiffres

Le nouveau rapport du GIEC sur la science du climat est paru il y a quelques semaines, peu avant que ne se tiennent les prochaines négociations internationales sur le climat qui auront lieu à Glasgow sous l’égide de l’ONU (COP26). Pour en savoir plus sur la situation climatique, voici les principaux chiffres à retenir sur ce rapport (voir aussi les principales conclusions et les prévisions sur le climat futur).

Hausse de la température et chaleur en surplus

Les activités humaines, notamment les émissions anthropiques de gaz à effet de serre (GES), modifient le bilan énergétique qui assure le fonctionnement de la Terre. Le supplément de chaleur dont les êtres humains sont responsables, aussi appelé forçage radiatif, était en 2019 de 2,72 watts par unité de surface du globe (W/m2) par rapport à 1750. Autrement dit, chaque mètre carré de la Terre reçoit aujourd’hui 2,72 watts de chaleur de plus comparé à 1750. À titre indicatif, chaque mètre carré de la surface terrestre reçoit 161 W/m2 en provenance du Soleil [1].

IPPC_Température
Source : IPCC, 2021

Si on considère la période de référence 1850-1900, la hausse de la température mondiale atteint 1,1 °C. Cependant, les GES devraient en réalité provoquer une augmentation plus importante, d’environ 1,5 °C. La raison en est que l’impact des GES est partiellement contrebalancé par les aérosols émis par l’humanité qui ont un léger effet refroidissant (d’environ -0,4 °C).

Comme les émissions de GES se sont poursuivies depuis le dernier rapport du GIEC en 2013 [1], atteignant à ce jour une concentration atmosphérique de 410 ppm [2], le forçage radiatif a augmenté, passant de 2,29 à 2,72 W/m2, soit une augmentation de 19 %. La vitesse du réchauffement s’accroît avec le temps : alors que la chaleur excédentaire était de 0,50 W/m2 sur la période 1971-2006 (35 ans), elle atteint 0,79 W/m2 sur la période 2006-2018 (12 ans).

Le supplément d’énergie résultant des activités humaines se répartit de la façon suivante : 91 % réchauffe les océans, 5 % réchauffe les terres, 3 % fait fondre les glaciers et 1 % réchauffe l’atmosphère.

Océans

Du fait du réchauffement de la planète, le niveau des océans monte progressivement, de 20 cm depuis 1900. La vitesse d’élévation est passée de 1,3 mm/an sur la période 1901-1971 à 1,9 mm/an sur la période 1971-2006, et a atteint 3,7 mm/an sur la période 2006-2018.

Le phénomène résulte de deux effets : d’une part l’expansion du volume occupé par les océans puisque les eaux sont plus chaudes (on appelle ce phénomène la dilatation thermique), d’autre part la fonte des glaciers, notamment la banquise du Groenland et de l’Antarctique.

Sur la période 1971-2018, la montée du niveau océanique était due à 50 % à l’expansion thermique, à 22 % à la fonte des glaciers, et à 20 % par la fonte de la banquise. Cette hausse s’accélère et les contributions de la dilatation et de la fonte glaciaire évoluent progressivement. La vitesse de fonte des inlandsis par exemple a été multipliée par quatre entre 1992-1999 et 2010-2019. Ainsi, la fonte des glaciers et des inlandsis est devenue la cause principale de l’augmentation du niveau des mers sur la période 2006-2018.

Événements extrêmes

L’augmentation de la température planétaire est proportionnelle aux émissions cumulées de GES émis par les êtres humains. Ainsi, pour chaque augmentation de 1 000 gigatonnes de CO2 (1 000 Gt CO2) dans l’atmosphère, la température globale augmente d’environ 0,45 °C. La seule manière de limiter le réchauffement est donc d’arrêter complètement les émissions de GES. Les quantités émises avant d’atteindre la carboneutralité constituent le « budget » qui déterminera la température planétaire finale. Ainsi, pour avoir deux chances sur trois de limiter le réchauffement à 1,5 °C, il ne reste à l’humanité que 400 Gt CO2 à émettre.

Les événements météorologiques extrêmes s’accroissent avec le réchauffement global. À titre indicatif, chaque augmentation de 0,5 °C cause et causera des effets visibles et mesurables sur l’augmentation et l’intensification des événements extrêmes

Déjà, les vagues de chaleurs terrestres et océaniques sont plus fréquentes et plus intenses depuis les années 50, tandis que c’est l’inverse pour les périodes de froid extrême. La proportion des cyclones tropicaux intenses s’est également accrue.

Le cycle de l’eau est affecté par le réchauffement planétaire. La fréquence et l’intensité des épisodes de précipitations extrêmes (pluies diluviennes) ont augmenté depuis 1950. Les sécheresses ont aussi augmenté en fréquence et en intensité dans certaines régions, affectant aussi bien l’agriculture que les écosystèmes.

Non seulement les observations montrent des transformations majeures du climat, non seulement l’impact est déjà considérable sur les événements météorologiques extrêmes, mais ceux-ci risquent d’empirer, plus ou moins selon les scénarios d’émissions de GES et selon le climat futur qui s’ensuivra.

Notes et références

[1] IPCC, Climate Change 2013 – The physical science basis, Working Group I Contribution to the Fifth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change, Cambridge University Press (2013) p. 181.

[2] Le ppm, ou parties par million, est une unité de concentration d’une espèce chimique qui représente le nombre de molécules de cette espèce par million de molécule d’air sec.

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