vendredi, mars 29, 2024

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La technologie humaine est remarquable… mais la nature l’est davantage encore

Notre espèce a inventé tout au long de son histoire des outils et des machines remarquables comme on l’a vu ailleurs, des objets et dispositifs qui n’existent pas dans la nature et avec lesquels elle ne peut tout simplement pas rivaliser. Que l’on pense simplement à la télévision, qui permet de retransmettre des images en direct ou en différé aux quatre coins de la planète, à d’autres systèmes de communications tels qu’Internet, aux systèmes de stockage et de traitement de l’information hyperpuissants que constituent les ordinateurs, ou les véhicules permettant les voyages interplanétaires, pour ne citer que ces quelques exemples emblématiques. La nature ne fait pas ça.

Mais si la technologie humaine est exceptionnelle, la nature l’est tout autant, sinon plus. Il se trouve que l’individu côtoie l’écosphère de façon quotidienne et depuis si longtemps que les prouesses de la nature ne nous surprennent pas (ou ne nous surprennent plus) ni ne nous impressionnent. Tout semble être d’une simplicité déconcertante et aller de soi avec la nature. Mais, du fait que nous ne savons pas toujours la décrire ou l’expliquer scientifiquement dans toute sa complexité (en fait cette complexité nous dépasse souvent), notre incompréhension ou notre ignorance nous fait sous-estimer ses exploits quotidiens. La biologie commence seulement à appréhender l’étendue de la complexité de la vie et de l’ensemble des processus biochimiques qui la sous-tendent. Et ce n’est que récemment qu’une branche de la science, le biomimétisme, s’est attaché à comprendre la nature et à s’en inspirer, parce que la nature a déjà résolu de nombreux problèmes auxquels nous faisons face [1]. Et plus nous en apprenons pour la copier, plus elle nous semble extraordinaire et prodigieuse.

Symboles Technologie-Nature
Un ordinateur et la feuille d’un arbre, deux symboles de la technologie et de la nature. (Crédit photo : Planète viable, 2015).

Si on ne retrouve pas dans l’écosphère les multiples inventions technologiques humaines, la nature comprend de son côté de multiples organismes, organes, organites ou unités structurales qui représentent autant de petits miracles, que l’être humain, malgré son « génie », est incapable de reproduire. La technologie a en fait de profondes limites. Parmi les prodiges de la nature, le plus extraordinaire est sans doute celui de la vie. Une « simple » cellule, et ses constituants – ribosomes, mitochondries, noyau –, ou une bactérie sont des entités parfaitement autonomes, elles sont complexes et remplissent de multiples fonctions (leur fonctionnement est désormais illustrée dans de remarquables films d’animation, comme par exemple celles de l’Université Harvard [1]). Les cellules par exemple ne sont ni plus ni moins que de véritables usines, dans lesquelles se déroulent des milliers d’événements moléculaires à chaque seconde (reconnaissances, activations, établissements de liaisons, assemblages, déplacements, changements conformationnels, etc.) et des milliers de réactions chimiques. L’être humain est pour l’instant à mille lieux de pouvoir reproduire autant d’attributs et de fonctionnalités dans un objet technologique qui serait aussi petit qu’une cellule.

Plus, peut-on imaginer un jour que notre technologie puisse devenir suffisamment avancée pour permettre de reproduire les métamorphoses que l’association d’un ovule et d’un spermatozoïde engendrent, et qui conduisent à la conception d’un être doué d’autant de facultés mentales et d’aptitudes physiques ? Un autre prodige qui attise notre envie est celui réalisé par les oiseaux qui volent uniquement grâce à la force de leur musculature et de celle du vent. La simple feuille d’un arbre apparaît comme un dispositif extrêmement complexe qui transforme efficacement (mais lentement) le CO2 et la lumière en oxygène et en constituants organiques. Le camouflage adaptatif des caméléons, cette faculté de changer la couleur de leur peau pour se fondre à leur environnement, est un autre merveilleux phénomène naturel. Bref, l’être humain devra faire de grand progrès avant de parvenir à une telle maîtrise et une telle complexité.

Références

[1] J. M. Benyus, Biomimétisme : quand la nature inspire des innovations durables. Rue de l’échiquier, Paris, (2011).

[2] A. Viel, R. A. Lue, in Biovisions. Harvard Hughes Medical Institute (2006) http://multimedia.mcb.harvard.edu/innerlifeseries.html.

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