Une circulaire du gouvernent Obama diffusée l’automne denier invite les ministères et autres à prendre en compte les services écosystémiques dans leurs activités [1].
Plus précisément, la circulaire fédérale préconise :
- de mettre des efforts sur l’information afin de mieux planifier et améliorer la prise de décision
- de préserver et accroître les bénéfices que les écosystèmes fournissent à la société
- de réduire les risques liés à la détérioration des écosystèmes
- lorsque c’est possible et faisable, d’inclure la valeur monétaire des services écosystémiques et ainsi être plus efficace économiquement
Les services écosystémiques ne font pas l’objet de commerce et, souvent pour cette raisons, ne sont pas toujours pris en compte dans les processus décisionnels. La mise en place de ces mesures par le gouvernement fédéral étatsunien représente une avancée importante vers le développement durable, car « des habitats intact et en santé jouent un rôle important pour la résilience des communautés et des écosystèmes » ainsi que dans « l’économie et le bien-être social » [1]. En effet, les écosystèmes mettent à disposition des aliments et des matériaux, améliorent la qualité et régulent la quantité d’eau douce, offrent un habitat la vie sauvage et la pêche, accroît la résilience du climat, atténuent les tempêtes et les inondations, absorbent les polluants, et soutiennent une vaste gamme de bénéfices culturels, d’activités récréatives et de valeurs esthétiques [1].
Comme nombre d’initiatives gouvernementales, cette nouvelle est passée inaperçue. Elle est pourtant importante et manifeste un changement de mentalité dans notre rapport à la nature et l’environnement. Qui sait par exemple que, de façon similaire, au Québec, les ministères et organismes public ont mis en place des plans d’action de développement durable ? De même, qui sait que le gouvernement fédéral canadien consulte actuellement les Canadiens pour obtenir leur opinion quant à la mise en place d’une politique de développement durable ?
Quoiqu’il en soit, l’initiative américaine montre que le monde change et progressivement prend (enfin) explicitement en compte la protection de la nature. Certes les changements sont lents, beaucoup trop lents par rapport à la situation écologique planétaire, mais, l’important est de commencer. Comme l’indique la circulaire, la tâche exigée « prendra des années à mettre en place et à rendre efficace ». Il faut donc agir vite. Cette volonté de préserver les écosystèmes ne se concrétisera peut-être pas immédiatement par des transformations majeures des façons de faire, mais l’essentiel est de prendre en compte de nouvelles valeurs. Qui sait si les mentalités finalement ne changeront pas plus vite qu’on ne le pense ?
Bibliographie
[1] Incorporating Ecosystem Services into Federal Decision Making, Memorandum for executive departments and agencies, Maison Blanche (2015) https://www.whitehouse.gov/sites/default/files/omb/memoranda/2016/m-16-01.pdf et https://www.whitehouse.gov/blog/2015/10/07/incorporating-natural-infrastructure-and-ecosystem-services-federal-decision-making
[2] Collectif, Plan d’action de développement durable – Où en sommes-nous un an plus tard ? Journée de réflexion et d’échanges sur le processus de mise en œuvre – Actes de la journée, Cahier de l’institut EDS (automne 2010) http://www.ihqeds.ulaval.ca/fileadmin/fichiers/fichiersIHQEDS/Publications/CahiersInstitutEDS/2010_Cahier_PADD.pdf