samedi, décembre 21, 2024

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Quantifier l’effet du réchauffement climatique sur l’incidence des feux de forêts

Quand il est question des transformations que l’être humain impose à la nature, on se demande souvent si elles sont à l’origine de certaines catastrophes « naturelles » qui nous affligent. Par exemple, quand survient un événement météorologique extrême – une canicule, une inondation ou une tempête -, on aimerait savoir s’il est dû aux changements climatiques anthropogéniques.

Il est bien établi que tel ou tel événement extrême ne peut être relié directement à l’impact humain, mais on sait que la probabilité la fréquence, la durée, l’amplitude et la période d’occurrence de ces phénomènes sont augmentées par des causes anthropiques. La mise en évidence et la quantification de ces effets restent difficiles, mais elles progressent. Un article récent quantifie ainsi l’impact des changements climatiques d’origine anthropique sur la fréquence des feux de forêts dans l’ouest des États-Unis [1].

Les feux de forêts représentent une menace très importante pour les populations. L’exemple de Fort McMurray au printemps dernier l’atteste et est encore dans toutes les mémoires [2]. Il s’agit d’un phénomène naturel qui est modulé par le climat [3]. On sait par exemple que des températures élevées ou une sécheresse sont des facteurs qui augmentent l’activité des feux de forêts. Cependant il est très difficile de distinguer certains facteurs causals comme le peuplement humain, la variabilité naturelle du climat et le réchauffement climatique.

En dépit de ces difficultés, des chercheurs ont pu déterminer que de 2000 à 2015, le réchauffement planétaire anthropique avait provoqué une augmentation de l’aridité dans l’ouest américain qui a accru le risque de feux de forêts de 75% [1]. La saison des feux de forêts s’est ainsi allongée de neuf jours par année. Les auteurs ont évalué de plus que le réchauffement climatique anthropique avait augmenté la surface incendiée de 4,2 millions d’hectare (42 000 km2) entre 1984 et 2015, soit un doublement par rapport à ce que l’on aurait observé en l’absence d’effets anthropogéniques [1].

Cette évaluation quantitative démontre que le réchauffement climatique d’origine humaine est la cause d’une augmentation de l’activité des feux de forêts. D’autres incendies comme celui qu’a connu Fort McMurray sont donc à prévoir. Le sachant, espérons que nos dirigeants saurons prendre des mesures appropriées pour diminuer le risque et faire en sorte que les pertes humaines soient, comme à Fort McMurray, nulles, et les conséquences sociales réduites. Bien que les données comme celles-ci restent insuffisantes, on voit qu’elles peuvent contribuer à changer les mentalités des individus et des dirigeants, et par suite à transformer la société.

Blbliographie

[1] John T. Abatzogloua et A. Park Williams, Impact of anthropogenic climate change on wildfire across western US forests Proc. Natl Acad. Sci. USA (2016) En ligne http://www.pnas.org/content/early/2016/10/05/1607171113.abstract

[2] La Presse Canadienne Près de 30 000 personnes évacuées à Fort McMurray, Le Devoir, 3 mai 2016 http://www.ledevoir.com/non-classe/469845/alberta-l-incendie-de-foret-pres-de-fort-mcmurray-prend-de-l-ampleur

[3] Brian J. Harvey Human-caused climate change is now a key driver of forest fire activity in the western United States Proc. Natl Acad. Sci. USA (2016) En ligne : http://www.pnas.org/content/early/2016/10/07/1612926113.extract

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