samedi, décembre 21, 2024

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La Loi écologique

L’être humain ne fait pas ce qu’il veut. Malgré des facultés cognitives qui paraissent presque illimitées, il est soumis aux lois de la nature, comme d’ailleurs tout être vivant. L’être humain est d’abord assujetti à sa propre nature, qui résulte de l’évolution de notre espèce. Ses facultés, aussi bien physiques que mentales, et son comportement, sont grandement régis par notre nature en tant qu’espèce, et ce malgré notre individualité, notre rationalité et la conscience que nous avons de nous-mêmes, de notre existence, de notre condition et de notre environnement. Aussi, l’Homo sapiens étant un être fondamentalement social, il est aussi soumis aux règles sociales que la société s’impose.

Enfin, l’être humain est soumis aux lois « extérieures », celles de l’environnement dans lequel il évolue. Il est soumis aux lois de la physique, par exemple : l’être humain ne peut voler, il ne peut remonter le temps. Il ne peut non plus fabriquer tout ce dont il rêve, et les bâtiments qu’il construit doivent satisfaire des règles architecturales qui assurent l’équilibre de l’ensemble et de ses parties. Bref, l’être humain, dans l’ensemble de ses activités, est soumis aux lois de la physique, de la chimie et de la biologie, et il ne peut faire ou confectionner tout ce qu’il imagine ou désire, tout simplement parce que la nature l’interdit ou parce que nous n’avons pas (encore) les moyens d’y parvenir. Quand il veut dépasser ses propres limites et celles de la nature, l’être humain fait travailler son imagination débordante et il produit… des œuvres d’art.

Malgré ces limitations, l’être humain appréhende le monde qui l’entoure et la nature avec talent, grâce à la science. Et grâce à la technologie, il travaille fort pour produire ce dont il a besoin et ce qu’il imagine, dans les limites que lui impose la nature. Il fait ainsi preuve d’ingéniosité pour « défier » les lois de la nature et parvenir à ses fins : par exemple, l’être humain peut voler !… à l’aide d’engins, qui peuvent d’ailleurs susciter l’admiration. Ainsi, malgré les restrictions que lui impose la nature, l’être humain s’ouvre lui-même beaucoup de possibilités. Il s’adapte à ce que lui permet la nature et se plie à ses contraintes tout en produisant certains fruits de son imagination. Il façonne ainsi de multiples produits industriels sur de vastes échelles, de sorte que le plus grand nombre profite progressivement d’un confort matériel croissant, tout au moins aujourd’hui dans les pays développés et ceux qui se développent.

Cependant, cet appétit pour l’invention et la production est vorace, de sorte que tous les moyens sont bons pour le satisfaire, et surtout, sans égard aux conséquences sociales et environnementales. C’est ainsi que l’écosphère se dégrade progressivement, notamment depuis la révolution industrielle et davantage encore depuis les années 50. Or, cette dégradation est si avancée qu’elle affecte en retour la qualité de vie des populations. En fait, elle atteint un niveau tel qu’elle altère le fonctionnement des processus terrestres qui maintiennent son équilibre. Nos prélèvements et nos rejets dépassent, respectivement, ce que la planète peut fournir et absorber. Ainsi, les activités humaines menace la santé des populations et rendent notre propre demeure, la Terre, graduellement nocive et dangereuse. Au fond, l’être humain menace la survie de la civilisation même.

La civilisation actuelle s’est développée et l’être humain a matérialisé le progrès technologique, sans que ne soient prises en compte les conséquences sur la nature. Mais cette absence d’intérêt se retourne contre nous, et nous comprenons bien trop tardivement que nous sommes contraints de considérer les limites de la nature. Nous devons tâcher, non seulement de limiter sa dégradation – ce que nous aurions dû entreprendre il y a longtemps déjà -, mais surtout de renverser cette dernière. En fait, nous devons apprendre à vivre en prenant en compte les contraintes écologiques, comme nous sommes obligés de le faire pour les autres lois de la nature. Cette contrainte devrait donc être considérée comme une loi, la Loi écologique, à laquelle nous devons nous soumettre, une loi qui devrait nous forcer à respecter notre environnement, pour notre propre bien-être. Pour notre propre survie en fait, sinon comme espèce, du moins comme civilisation. La Loi écologique n’est pas facultative, et nous devons la considérer de façon systématique, avec le maximum d’attention et de minutie.

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2 Commentaires

  1. Malheureusement cela fait bien longtemps qu’on a mis cette « loi » derrière nos talons, et qu’on se refuse à y revenir à cause de notre sentiment de supériorité qui n’a pas l’air de s’atténuer…

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