On savait que l’augmentation de la température de la planète entraînait le déplacement progressif de certaines espèces vers des latitudes et des altitudes plus élevées. Un article qui est paru en 2009 dans la revue Proceedings of the National Academy of Science (M. Daufresnea, K. Lengfellnera et U. Sommera PNAS 106 (2009) 12788 ; http://www.pnas.org/content/106/31/12788.short) qui montre qu’il existe un troisième type de réponse écologique au réchauffement planétaire : la réduction de la taille moyenne des espèces.
Cette analyse de grande envergure prend comme modèle les systèmes aquatiques, en particulier les organismes ectothermes (poissons, planctons, etc.) des rivières de France, de la Mer Baltique et de la Mer du Nord. Les résultats sont en bon accord avec des règles, proposées par le passé, qui traitent de l’influence du climat sur la répartition géographique de la faune et la flore. Dans cet article, on rapporte ainsi :
- une diminution de la taille moyenne des organismes telles que les poissons, les bactéries et le phytoplancton;
- une augmentation de la proportion des espèces dont la taille est plus petite au dépend des espèces de taille plus grande;
- une diminution de la taille des individus d’une espèce donnée, notamment par une augmentation de la proportion de juvéniles et une diminution de la taille des individus arrivé à maturité.
Puisque les organismes et les écosystèmes considérés dans cette étude sont variés, cette réduction de la taille de la faune semble être une loi générale et ne semble pas être influencée significativement par d’autres phénomènes, par exemple la pêche intensive (qui affecte davantage les plus gros individus), la disponibilité de la nourriture, les risques de prédation, etc. Ces effets peuvent par contre s’ajouter à l’effet de la température.
Un telle étude aide à mieux comprendre et mieux prévoir les impacts des changements climatiques sur la répartition de la faune et la flore. Les auteurs mentionnent que les perturbations induites par la température peuvent être difficilement réversibles et peuvent conduire à une perte de diversité génétique.