À mesure que les océans se réchauffent, les vents acquièrent plus d’énergie, un surplus qu’ils communiquent aux vagues. En d’autres termes, le réchauffement climatique augmente la puissance des vagues, ce qui risque d’aggraver la détérioration des zones côtières et les conséquences des inondations par les océans.
Les émissions anthropiques de GES ont de multiples conséquences : augmentation de la température terrestre, modification du climat, acidification et réchauffement des océans, notamment à la surface. Parce que les océans de la planète contribuent à la circulation atmosphérique, ce réchauffement océanique modifie aussi le profil des vents. Ces derniers transfèrent ultimement leur énergie à la surface des océans, c’est-à-dire aux vagues. Des chercheurs se sont intéressés à l’évolution dans le temps de l’énergie des vagues à l’échelle planétaire [1].
La puissance des vagues dépend de la hauteur qu’elles atteignent ainsi que leur période [1,2]. Grâce à un réseau de points de mesures dispersés sur tous les océans du Globe et à l’aide de calculs de modélisation, les chercheurs ont déterminé la puissance des vagues à l’échelle mondiale sur la période 1948-2008. Il s’avère que cette puissance augmente progressivement, soit de de 0,47 % par année en moyenne depuis 1948 (de 2,3 % par année depuis 1994).
L’augmentation est la plus marquée dans l’Océan austral, qui est aussi intrinsèquement l’océan le plus énergétique du Globe, avec une croissance de 0,58 % par année. La puissance des vagues du Pacifique a, elle, augmenté de 0,35 % par année tandis que celle dans l’Océan indien a augmenté de 0,26 % par année.
Ces données temporelles sont fortement corrélées à celles de la température océanique de surface, montrant ainsi que la puissance des vagues est reliée au réchauffement océanique. Il faut donc s’attendre à ce que les conséquences du réchauffement planétaire conjuguées à celles de la hausse du niveau des mers amplifient les dommages sur les côtes, que ce soit l’érosion ou les inondations côtières.
Selon les auteurs de l’étude, la mesure de la puissance des vagues qu’ils ont développée pourrait de plus devenir un critère très pertinent pour suivre l’évolution du réchauffement planétaire anthropique.
Notes et bibliographie
[1] Borja Reguero et coll., A recent increase in global wave power as a consequence of oceanic warming, Nature Communications 10 (2019) 205 https://www.nature.com/articles/s41467-018-08066-0
[2] Puisque les vagues sont un phénomène ondulatoire, on peut les caractériser par leur amplitude (leur hauteur) et leur période (le temps entre deux crêtes) https://swellbeat.com/mean-and-peak-wave-periods/