La canicule qui a frappé l’Europe en 2003 a été particulièrement meurtrière (les organismes de santé s’accordent pour attribuer 15 000 décès en France à cette vague de chaleur). Du fait du réchauffement planétaire, les épisodes de chaleur accablante de l’été vont progressivement croître en fréquence et en intensité. Les canicules sont difficiles à supporter par les populations, surtout celles vivant en zones urbaines, car elles sont accentuées par les îlots de chaleur. Or, il est bien connu que les personnes âgées et celles souffrant de maladies cardio-vasculaires sont les personnes les plus vulnérables. Mais, étonnamment, les personnes atteintes de maladies mentales sont également affectées.
Ce fait a été mis en lumière dans un rapport* de l’Agence de la santé et des services sociaux de la ville de Montréal en 2011. Ce rapport a fait suite à la période de canicule qu’a connu la métropole montréalaise en juillet 2010. Durant cinq jours consécutifs, la moyenne des températures maximales a dépassé 33°C et les températures minimales sont restées supérieures à 20°C pendant neuf jours.
L’analyse a ainsi révélé que, du 6 au 11 juillet 2010, 106 décès étaient probablement ou possiblement attribuables à la chaleur, dont 93 dans la communauté. De ces 93 cas, l’information disponible permet de faire le portrait suivant des maladies sous-jacentes chez les personnes décédées :
- problèmes cardio-vasculaires dans 55 cas ;
- troubles de santé mentale dans 31 cas, dont 13 personnes souffrant de schizophrénie.
Cet impact des épisodes caniculaires sur les personnes atteintes de maladies mentales est confirmé par la littérature scientifique. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette vulnérabilité. Ces personnes peuvent avoir une perception de chaleur ou une thermorégulation altérée, ou des réponses physiologiques et comportementales inadéquates. Ces problèmes peuvent résulter de la maladie elle-même ou des médicaments pris par ces personnes.
Les résultats de ce rapport conduisent à de multiples recommandations pour la santé publique en cas de canicule, mais les auteurs insistent sur l’importance de faire connaître à la population en général, ainsi qu’aux médecins et au personnel soignant, les vulnérabilités à la chaleur et les signes précoces d’une atteinte à la santé et ce, particulièrement, pour les personnes atteintes de maladies cardio-vasculaires et les personnes présentant des problèmes de santé mentale.
Finalement, le rapport souligne l’importance de poursuivre les efforts de prévention par la climatisation des milieux de vie, par la réduction des émissions des gaz à effet de serre, et par les mesures de verdissement de l’environnement du milieu urbain.
Bibliographie :
*Canicule 2010 à Montréal, (2011) © Direction de santé publique, Agence de la santé et des services sociaux de la ville de Montréal
http://publications.santemontreal.qc.ca/uploads/tx_asssmpublications/978-2-89673-036-0.pdf
Météo France : http://france.meteofrance.com/france/actu/bilan/archives/2003/canicule?page_id=10035
Autres liens pertinents :
Fondation des maladies mentales http://www.fondationdesmaladiesmentales.org/fr
Ministère de la santé et des services sociaux http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/prob_sante/sante_mentale/index.php?accueil
Santé Canada : http://www.hc-sc.gc.ca/hl-vs/mental/index-fra.php